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1824




Mgr. Gaston de Pins


[49] Mgr. Gaston de Pins, archevêque d'Amasie, fut nommé administrateur apostolique du diocèse de Lyon, au nom de son Eminence le cardinal Fesch, retiré à Rome après la chute de son neveu Napoléon Ier. Le Père Champagnat en profita pour éclaircir ses doutes. Les reproches qu'il avait reçus lui faisaient craindre de n'être pas appelé à fonder l'oeuvre qu'il avait entreprise. Il s'en expliqua franchement dans une lettre au nouvel archevêque, lettre qu'il envoya à M. Gardette en le priant de la remettre à Sa Grandeur s'il le jugeait à propos30. M. Gardette qui connaissait bien le Fondateur et son oeuvre en fit un tableau élogieux à l'archevêque. Mgr. appela le bon Père à Lyon, le reçut cordialement, le confirma dans son projet, lui permit de donner un costume plus religieux à ses Frères et de leur faire émettre les trois voeux de religion. Après une telle décision, le pieux Fondateur n'hésita plus. Mgr. de Pins et M. Gardette sont donc deux des bienfaiteurs insignes de l'Institut. Le Père se remit résolument à l'oeuvre. Mais l'immeuble de Lavalla était insuffisant et trop mal placé pour les communications. Dans les fréquents voyages qu'il avait dû faire à Saint-Chamond depuis près de 8 ans, il avait admiré plusieurs fois une vallée solitaire, espèce d'entonnoir hermétiquement fermé au nord, entouré de montagnes ou de coteaux élevés, sur les bords du Gier. Ce lieu, dit des Gaux, était très restreint, tourné au sud-ouest, moins incliné que les environs, garni de rochers, de broussailles et de bois. "Mais il est solitaire et convient parfaitement à mes desseins", se dit le bon Père.

Construction de N.-D. de l'Hermitage


[50] Pour réaliser cette bonne pensée, il acheta conjointement avec M. Courveille, en l'étude Me Finaz, notaire à Saint-Chamond, par plusieurs actes, de MM. Monteiller, Thiolière, Laroche, Touilly et Bertholon, un tènement31 de terrain garni de bois, de broussailles et de rochers, avec un petit pré, sur la rive droite du Gier. Les actes ne portent que 6600 fr, mais on n'a pas porté tout le prix pour diminuer les frais d'enregistrement. Après sa déconfiture qu'on lira plus loin, M. Courveille voulut rentrer dans ses fonds. Le Fondateur lui donna 5000 fr. pour solde, comme le constate un acte fait entre eux le 5 octobre 1826, en l'étude de Me Lions, notaire à Chavanay. Cela semble indiquer que les terrains acquis ci-dessus coûtaient 10,000 fr, mais le C.F. Jean-Baptiste dit que cette dépense dépassa 12,000 fr.
[51] Après ces acquisitions on se mit à l'oeuvre. On loua une barraque de M. Patouillard. Les Frères employés à la construction y couchèrent et étaient les uns sur les autres. Pendant tout l'été, le bon Père couchait sur un balcon et en plein air. Comme à Lavalla, on mangeait du pain de seigle, du fromage, des légumes donnés par les braves gens et l'on buvait de l'eau du Gier. Le bon Père éveillait lui-même ses enfants à 4 heures. On priait, on méditait, on entendait la sainte messe, puis l'on travaillait tout le jour. On fit d'abord un oratoire en briques de 12 mètres carrés, à l'endroit où se termine à présent la tonnelle sur le chemin du cimetière. Une commode servait d'autel. Cet endroit était boisé. Une cloche suspendue à un chêne à côté de l'oratoire réglait les exercices de la journée. Elle les sonne encore en 1890 dans le clocher de la maison.
[52] On commença à déblayer les rochers et à niveler un peu le sol. On plaça la maison à l'extrémité nord des terrains acquis et dont la contenance était d'environ 4 hectares. L'emplacement était très resserré entre la rivière et un rocher presque perpendiculaire au levant. Il était fermé au nord par un banc de roches, moins élevées, appartenant encore à M. Monteiller que l'on acheta plus tard pour y bâtir la chapelle définitive. Pour élargir cet emplacement il fallut resserrer le lit de la rivière par un mur de plusieurs centaines de mètres de longueur et qui va joindre l'ancien barrage du Gier, à la naissance du canal qui conduisait l'eau dans l'usine de M. Patouillard. On fit ce mur en roches sèches, plates et sans mortier. Après avoir arraché les arbres, les broussailles, brisé et enlevé les roches, on nivela la bonne terre jusqu'au mur susdit et l'on créa ainsi le jardin et la cour extérieure du midi sur la rive droite du Gier. Ce fut un travail pénible, long et considérable que les Frères exécutèrent avec ardeur sous la direction de leur Père chéri. Quant au rocher abrupt du levant, il fallut le tailler à pic pour y placer l'aile orientale du bâtiment. Ce fut une rude entreprise qui rebuta les maçons les plus vigoureux. Pour les encourager, le pieux Fondateur prenait un pic et frappait le rocher si rudement que le sol en tremblait. Les ouvriers reprirent courage et l'imitèrent.
[53] M. Cholleton, vicaire général et ami du bon Père, vint bénir la première pierre au mois de mai 1824. N'ayant pas de quoi le faire dîner, le Père le conduisit chez M. Basson, ami des Frères.
[54] Les travaux commencèrent sous la direction de M. Roussier, maître-maçon, de Lavalla. La menuiserie fut faite par M. Matricon Benoît, aussi de Lavalla, et les plâtres par M. Robert de Saint-Chamond. Le Père travaillait avec les ouvriers et en faisait plus qu'aucun d'eux, de leur propre aveu. Il travailla aussi avec les menuisiers et les plâtriers, car son zèle le rendait apte à tous ces genres de travaux. Les Frères portaient des fardeaux ou broyaient des roches pourries et en faisaient du mortier: la chaux était trop chère. A chaque heure, un Frère agitait une clochette et tous faisaient les prières déjà en usage. Comme à Lavalla, tous dormaient bien pendant la nuit quoique très mal couchés, excepté le bon Père qui disait son bréviaire et écrivait ses correspondances nuitamment. Plusieurs travailleurs tombèrent et n'échappèrent à la mort, même aux blessures sérieuses, que par la protection de la bonne Mère.

Prospectus


[55] Pendant qu'il était aumônier à l'Hermitage en 1885, le R.P. Detours fit des recherches sur les premiers temps de notre Institut. Entre autre trouvaille, il découvrit dans les archives de la ville de Saint-Chamond, un prospectus qui paraît avoir été lancé par M. Courveille le 19 juillet 1824, avec l'approbation de M. Cholleton, vicaire général. Nous le copions tel qu'il est avec la note que le R.P. Detours y ajouta.
[56] "L'éducation de la classe peu aisée est généralement confiée aux Frères des Ecoles Chrétiennes. Tout le monde connaît le bien qu'ils opèrent dans les villes où ils sont établis. Mais, comme d'après les Règles de leur Institut, ils ne peuvent aller moins de 3 ensemble dans les lieux où ils sont appelés et qu'ainsi les frais de leur établissement sont considérables, il s'en suit que la majeure partie des communes et principalement celles de la campagne, ne peuvent jouir des avantages de cette éducation, à défaut de ressources suffisantes. Pour obvier à cet inconvénient, il s'est formé un établissement d'instituteurs sous le nom de Petits Frères de Marie, et, dans ce moment, une maison de cet Institut s'élève à l'Hermitage de Notre Dame sur Saint-Chamond, département de la Loire.
[57] Les jeunes gens qui désireraient embrasser cet état de vie, seront reçus dans la Congrégation depuis l'âge de 15 ans jusqu'à celui de 30, pourvus qu'ils sachent lire, passablement écrire et qu'ils soient munis d'un certificat de bonne vie et moeurs.
[58] Ils feront un noviciat de deux ans.
[59] En arrivant dans la maison ils devront avoir un trousseau composé ainsi qu'il suit: 1 l'habit d'entrée en religion; 2 une douzaine de chemises; 3 6 serviettes; 4 4 paires de draps; 5 une douzaine de mouchoirs; 6 deux paires de souliers.
[60] Ils paieront 400 fr. pour les 2 années. Ceux qui auront une légitime32 l'apporteront à la maison qui donnera à cet égard des assurances pour le remboursement au cas que le novice vint à quitter l'institut; alors il serait fait une retenue pour les frais de noviciat.
[61] Les Petits Frères de Marie vont dans les paroisses qui les demandent au nombre de 3 et même de 2.
[62] Ils exigent: 1º 1200 fr. pour 3 et 800 fr. pour 2; cette somme sera payée par trimestre et d'avance (les communes pourront percevoir des parents un peu aisés quelques rétributions qui couvriraient une partie des frais d'établissement). 2º Une maison convenable, pourvue du mobilier nécessaire aux Petits Frères instituteurs. 3º Un jardin et quelque autre lieu de récréation pour les enfants. Ils enseignent le catéchisme, la lecture, l'écriture, le calcul, les principes de la grammaire française, le chant de l'église et l'Histoire Sainte. Ils suivent pour l'enseignement la méthode des Frères des Ecoles Chrétiennes.
[63] Les Petits Frères de Marie comptent autant sur les prières des fidèles que sur leurs libéralités. Ils se recommandent à la bienveillance de MM. les curés du diocèse de Lyon et des autres diocèses, ainsi qu'aux personnes bienfaisantes.
[64] Les personnes qui désireraient de plus amples renseignements sur l'Institut pourront s'adresser à M. l'abbé Courveille, P.S.G.L., et à M. Champagnat, P.D.R.T., résidant provisoirement à Lavalla, canton de Saint-Chamond (Loire). Les lettres doivent être affranchies.
[65] Vu et permis d'imprimer, Lyon le 19 juillet 1824. Cholleton, v.g."
[66] "Note: Pour expliquer le sens des lettres mystérieuses P.S.G.L. et P.D.R.T. ci-dessus, j'ai eu recours aux registres de catholicité de Lavalla. Là, à la suite de deux actes, je trouve la signature de Courveille suivie de ces lettres: S.G.S.M., ce qui doit, ce me semble, être lu ainsi: Supérieur Général de la Société de Marie. Du reste, M. Courveille affichait cette prétention. Donc il faut lire les lettres en question: Prêtre Supérieur Génèral à Lavalla. Quand aux lettres concernant le P. Champagnat, on pourrait peut-être les lire de cette manière: Prêtre, Directeur, Régisseur et Trésorier."
[67] L'interprétation que le R.P. Detours donne aux initiales placées après les noms Courveille et Champagnat, nous semble être la plus naturelle. Ce prospectus et la note qui le suit prouvent que M. Courveille était à Lavalla en 1824, pendant que le pieux Fondateur s'occupait à la construction de l'Hermitage et qu'il le remplaçait parfois dans les fonctions vicariales.
[68] Nous voudrions avoir la preuve qu'il montra le prospectus ci-dessus au vénéré P. Champagnat avant de le publier.
[69] Au mois d'octobre, le pieux Fondateur prêcha une retraite à ses enfants et renvoya ensuite ceux des établissements dans leur poste respectif.

La maison de l'Hermitage


[70] La maison ainsi construite avait 4 étages au dessus du rez-de-chaussée. Elle comprenait l'aile au midi s'avançant sur le rocher, la moitié de celle à l'est que l'on n'éleva d'abord que jusqu'au 3º étage, et une partie de celle au couchant sur le Gier jusqu'à quelques mètres de l'endroit où la chapelle définitive fut construite en 1835. Cet endroit n'était encore qu'un rocher occupant une partie de la cour intérieure. L'entrée principale était sur le Gier, entre l'aile qui le longe et le rocher susdit, à l'endroit où l'on construit la cuisine en 1835.
[71] A ces rudes labeurs, le vénéré Père devait ajouter ses fonctions de vicaire, à Lavalla et ses soins aux frères, aux postulants et aux pensionnaires qui y restaient.
[72] Vers la Toussaint, M. le Curé Rebot fut nommé aumônier des Ursulines de Saint-Chamond. Mgr. offrit la cure au P. Champagnat. Il la refusa, désirant ne s'occuper que de l'oeuvre des Frères. Il fut donc déchargé des fonctions de vicaire. M. Bedoin fut nommé curé de Lavalla et dirigea cette vaste paroisse pendant 40 ans.
[73] A force de travail, on parvint à poser la toiture sur la construction de l'Hermitage avant les grands froids. Les murs sont trop minces, le mortier qui en cimente les pierres les unit bien mal pour supporter une telle élévation. Les vents du midi, souvent violents dans cette gorge, les ont éprouvés rudement parfois, mais la bonne [Mère] est là et son pieux serviteur avait compté sur Elle.

Fondations: Charlieu, Chavanay


[74] En novembre de cette même année, on fonda les écoles de Charlieu et de Chavanay. Mgr. de Pins, M. Térel, curé, et M. Guinot, maire, appelèrent les Frères à Charlieu et les installèrent de leur mieux dans l'ancienne abbaye33. Frère Louis y fut envoyé comme directeur. Le bon Père demanda, comme il le fit désormais dans les nouveaux postes, une prime de 400 fr, un mobilier de 500 fr. en nature ou en argent et un traitement de 425 fr. pour chaque frère. Il fut souvent obligé de réclamer ce qui avait été promis et convenu bien que ce fut très modique. Le pieux Fondateur ne se montrait pas plus exigeant pour le logement des Frères que pour les conditions pécuniaires. Dans son ardent désir de répandre partout l'instruction populaire et surtout un bon enseignement religieux, il exigeait le moins possible afin de procurer à ses Frères, le bonheur de faire le bien, même dans les petites communes auxquelles il permettait que le traitement fut complété par les rétributions des élèves.
[75] L'école de Chavanay fut fondé par M. le Curé Gaucher qui en fit les premiers frais. Le F. Etienne en fut le premier directeur. La maison était petite. Les classes étaient bondées d'enfants. Fier de son oeuvre, M. Gaucher amenait souvent des confrères pour voir les Frères et leurs élèves. Il amena un jour un gros curé qui, ayant tout examiné d'un air sournois, dit à M. Gaucher, en latin, que tout ce qu'il voyait lui paraissait bien méprisable. Le F. Etienne lui répondit par une phrase latine très mordante. Le gros curé, tout ahuri, toisa le Frère de la tête aux pieds, prit son chapeau et décampa. M. Gaucher le suivit en riant et lui dit qu'il n'avait pas volé la bonne réplique du F. Etienne.

Entre Lavalla et l'Hermitage


[76] Pendant l'année, les Frères Cyprien (Furet)34, Régis (Civier), Placide (Fara) et Bernardin (Perronet) prirent le costume bleu.
[77] Pendant que le bon Père s'occupait à bâtir, un malheureux postulant scandalisa un pensionnaire à Lavalla, comme on peut le voir dans sa vie35. Plus tard, à l'Hermitage, un scandale semblable fut réprimé avec la même énergie.
[78] La construction étant couverte, plusieurs Frères allèrent passer l'hiver à Lavalla. Les autres, avec le Père et les ouvriers, s'occupèrent à faire les planchers, les cloisons, les portes et les croisées. La construction commencée en mai était achevée un an après. On ne nota nulle part ce qu'elle coûtait, non plus que les dons reçus, excepté les 8000 fr. donnés par Mgr. de Pins. Le C.F. Jean-Baptiste a cru quelle avait coûté plus de 6000 fr, y compris l'acquisition des terrains. Ce lieu s'appela depuis: Notre Dame de l'Hermitage pour indiquer que la Sainte Vierge en devenait la Souveraine.
[79] Pendant la construction, le bon Père disait la messe et les Frères travailleurs y assistaient dans la chapelle en briques, dont nous avons parlé, tous les jours de la semaine. Les dimanches ils allaient à Lavalla avec le P. Champagnat.

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